Les associés, collectifs de photographes est composé de Christel Boget, Frédéric Corbion, Alban Dejong, Alexandre Dupeyron, Cyrille Latour, Hervé Lequeux, Elie Monferier, Olivier Panier des Touches, Mickaël Parpet et Joël Peyrou.
L’apparition des Associés a été suivi, très naturellement par l’évocation de projets collectifs. Parmi ceux-ci, un vaste chantier, D’ici, ça ne paraît pas si loin, dont le but est d’explorer ce qui fait – ou pas – l’identité d’une région, dans sa géographie et ses habitants. Prétexté par la réforme territoriale, nous avons choisi l’Aquitaine comme terrain de jeu, région où nous avons tous des attaches…
Exposition
Imaginé à l’occasion de la réforme territoriale de 2015, D’ici, ça ne paraît pas si loin a pour but de questionner le sentiment d’appartenance : comment être d’ici ? Sommes-nous de notre lieu de naissance ou de là où nous avons décidé de vivre ? À l’heure des grands ensembles géographiques (grandes régions, projet européen, mondialisation…) et en l’absence de récit fédérateur, il est de plus en plus difficile de dessiner un horizon commun. Comment faire dialoguer les singularités ? Comment relier les grandes métropoles et les « territoires », terme convenu pour parler de ces zones rurales dont le pays ne sait plus quoi faire…
Durant 4 ans, Les Associés ont abordé ces questions en sillonnant la Nouvelle-Aquitaine. Convaincus que faire société c’est aussi faire culture, ils sont allés à la rencontre des habitants, en écoutant leurs récits, en photographiant leurs paysages. Ils sont revenus de ce voyage avec la volonté de porter au-devant de toutes et de tous le fruit de ce travail. En Nouvelle-Aquitaine et au-delà, D’ici, ça ne paraît pas si loin a la vocation de susciter l’échange et le dialogue. Pour cela ont été créés plusieurs outils de restitution qui expriment chacun une facette de notre projet.
La scénographie dans l’espace public
S’affranchir de l’entre-soi culturel, matérialiser la Nouvelle-Aquitaine et s’inscrire dans l’espace public – place de village, parc, aire rurale ou urbaine – telle est l’ambition de cette installation. Orientée Nord, la scénographie symbolise de manière schématique les contours et la topographie de la Nouvelle-Aquitaine.
La façade extérieure présente Le Périmètre, soit un choix d’images prises le long des 1 900 km de frontières terrestres et 720km de littoral de la Nouvelle-Aquitaine. L’idée est de documenter la diversité des paysages et de poser la question de la ruralité dans notre société.
La façade intérieure présente Le Voyage aquitain. En reportant le temps de la LGV Paris-Bordeaux au réseau ferré régional, nous avons abordé quatre destinations situées à 2h04 de Bordeaux en train : Fumel (Lot-et-Garonne), La Coquille (Dordogne), La Rochelle (Charente-Maritime) et Pau-Mourenx (Pyrénées-Atlantiques). Dans chacune de ces localités, le collectif a travaillé sur des axes documentaires précis : la jeunesse, le travail, l’immigration et l’habitat. Il s’agissait d’appréhender comment le rapport au temps et aux infrastructures conditionne le développement des agglomérations et les perspectives de ses habitants.
Imaginée démontable et déplaçable à l’infinie, la scénographie est composée de 13 panneaux de bois sur lesquels sont exposées les photographies. Le plan de la scénographie reprend la géométrie du périmètre de la Région et ses hauteurs s’inspirent de la topographie de celle-ci, entre océan et montagnes.
Photographies : Les associés
Croquis : Pernille Sambourg
Merci à Frédéric Corbion pour les montages et démontages ; rest in pouce !