LES FOLIES DE L’ARS

Clairsienne confie à 2PMA la conception architecturale de la première folie du jardin de l’ars. Ce mandat a pour but d’étudier la faisabilité du projet dit «Folie Clairsienne».
Les Folies sont une série de petits bâtiments isolés dans le Jardin de l’Ars sur le site de l’EPA Euratlantique, avec des programmations spécifiques. Celle dite «Folie Clairsienne» se greffe à plusieurs éléments importants.


PRINCIPE DE VOLUMÉTRIE
Le travail de mimétisme volumétrique permet de conférer au projet un rapport à son contexte direct à échelle connue, acceptable, car construit par rapport ce qui existe déjà.
La proposition qui est faire est de, par un jeu de quinconces, d’inverser les volumes. Cette proposition nous permet, tout en respectant parfaitement les proportions des maisons existantes d’enrichir tr
ès nettement les spatialités du projet : ainsi se construisent des continuités spatiales importantes pour le programmes, des vues vers la Garonne et vers le jardin de l’Ars, des entrées de lumières plus qualitatives

Recherche Béton :

En parallèle, sur ce projet, nous menons une étude sur les bétons recyclés. L’idée est d’offrir un nouvel axe que celui du carbone. En effet la question du carbone est centrale dans les réflexions écologiques oubliant parfois le sujet des ressources non renouvelables, comme le sable par exemple, ou les granulats (dans une moindre mesure), matériaux fortement constitutifs du béton. Cette recherche se base sur la volonté de recycler les pierres bordelaises issues des nombreuses démolitions sur le secteur EPA. Une premiere campagne de test nous a amené à la conclusion que la pierre concassée pouvait servir en remplacement du sable dans la composition du béton, tout en lui offrant la teinte «blonde» si particulière à l’architecture bordelaise de pierre. Un industriel du béton conduit de son côté les tests afin de faire valider les formules par un bureau de contrôle, et lancer prochainement une seconde campagne de tests afin de comprendre dans quelle mesure le béton est suffisamment qualitatif pour l’utiliser sur notre projet. Une étude «recybéton» est aussi un point important de la recherche car de nombreux tests ont été faits et il est possible d’utiliser les formules de cette étude pour une partie des bétons de notre projet.

Principe de façade :

Toujours dans le but de procéder à la construction morphologique d’un tout cohérent, nous avons mené une étude sur les façades existantes, sur quai, afin de s’en inspirer pour composer les façades créées. Nous avons mené un premier travail de simplification, en prenant le parti d’épurer les éléments de décors et modénatures tout en axant la recherche sur les percements, leurs relations et leurs proportions. 

Ce travail nous mène à deux axes : 

– Le système classique de fenêtres : couplées par deux sur la hauteur liant ainsi les niveaux par deux.

– Un ordre singulier au rez-de-chaussée (en rupture avec les étages courants), offre une plus grande liberté pour mettre en place d’autres dimensions d’ouvertures et des cintres.

Programmation :

Clairsienne a mené un travail de co-construction avec les acteurs de l’ESS et les associations de quartiers permettant d’accompagner l’émergence d’une communauté autour du lieu et de faciliter l’appropriation collective des espaces. La programmation retenue pour les Maisons de l’Ars permet ainsi de proposer :

202 m2 de locaux associatifs, répartis en 3 grands espace (65 à 70m2) à un prix ciblé à hauteur de 50% des prix du marché,environ 65 places de coworking, avec une densité modérée,répartis sur 4 niveaux et offrant un accès à des salles de réunion mutualisées, un café d’environ 200 m2, exploitant en complément une belle terrasse orientée sur le parc.

Vanité architecturale :

Que faire de ces pleins ? Une première solution serait de terminer la trame par des fenêtres aveugles. Moulées dans le béton et reproduisant les menuiseries des autres fenêtres (éventuellement leurs garde-corps) elles permettraient de compléter harmonieusement les façades. Une telle démarche serait un parti pris esthétique neutre. En raison du contexte, nous pensons qu’il est possible de tirer profit de la juxtaposition de ces deux morceaux de bâtiment aux époques différentes, pour engager un discours sur le temps et la matière. Ainsi, les baies aveugles que nous proposions plus tôt, pourraient-elles révéler quelque chose à la manière de peintures maçonnées, dans une forme de dévoilement subtil. Dans cet espace limité, comme des fenêtres sur le temps et la matière, ces compositions viseraient à mettre en valeur les textures et les teintes que la rénovation et l’homogénéité des nouvelles constructions ignorent volontairement. Un tel geste serait l’équivalent de ce qu’en art on nomme une “vanité”, soit “une représentation allégorique de la mort, du passage du temps, de la vacuité des passions et activités humaines. (Wikipédia)”

Vanité architecturale : Jack Truffo & Estelle Deschamp

Perspectives : Lotoarchilab

Plans dessinés : Suzanne Gautié

Collage : Fabien Bussière