Contexte

La rédaction de ce guide de conception, est une mission portée par la commune de Lège Cap-Ferret entre Mars et Juin 2022.

Elle a été menée par une équipe pluridisciplinaire dans le but d’offrir un regard transversal sur la commune de Lège-Cap-Ferret et d’accompagner à la rédaction d’une charte architecturale & paysagère :

2PMA (architectures & urbanisme)

Bouriette & Vaconsin (paysagistes & urbanisme)

Metaliving (cabinet d’expert financier et opérationnel)

Urbanlaw (cabinet d’avocat)

Un outil d’aide à la conception

Au croisement de réflexion sociale, écologique, urbaine et architecturale, la charte devient plus qu’un outil de lecture de la ville et le support d’orientations pour son évolution future. Celle-ci choisi d’être un outil d’aide à la conception pour chacun ; pour soi, pour son quartier, pour sa ville. Les grandes orientations de la charte favorisent ainsi la libération des codes architecturaux et le renforcement des qualités paysagères existantes. Elles s’engagent à favoriser un urbanisme de qualité s’appuyant sur le déjà-là afin d’inscrire le patrimoine végétal et architectural de la commune, dans les sols et dans les murs. La charte est aussi un outil de discussion entre services de la commune et les acteurs souhaitant s’installer à Lège-Cap-Ferret : particuliers, bailleurs, promoteurs, entreprises… dans le but d’aboutir à une vision partagée de l’aménagement à venir.

Une Charte manifeste

Lège-Cap-Ferret est une commune littorale, une bande de terre étroite entre océan et lagune du Bassin d’Arcachon. Elle est aussi caractérisée par une succession de villages ostréicoles ayant tous une identité et un patrimoine fort. Les caractéristiques géographiques de la commune, créent un mille-feuille de prescriptions environnementales qui contraignent aujourd’hui de plus en plus l’usage du foncier. Cette raréfaction du foncier urbanisable crée une spéculation importante. Le prix au mètre carré ne cesse d’augmenter et il est maintenant compliqué d’acquérir une parcelle sur le territoire. De plus, cette qualité environnementale et paysagère identifiée, attire chaque année nombre de visiteurs, créant ainsi une pression touristique et immobilière importante. Nous estimons aujourd’hui que plus de la moitié des habitations sur le territoire appartiennent à des résidences secondaires. Les premières conséquences de cet «urbanisme balnéaire» sont la difficulté à accueillir les enfants du pays et à maintenir un équilibre social sur le territoire. Comment maintenir et faciliter les parcours résidentiels des enfants du pays dans une commune où le prix au mètre carré s’envole ? Les enjeux sont multiples, il faut d’une part, éviter l’emballement démographique avec une croissance contrôlée dans le temps et une gestion efficace du foncier disponible. Il est indispensable de combler les dents creuses, d’envisager de nouvelles manière d’habiter et de consolider le centre urbain avant d’urbaniser la presqu’île. D’autre part, il est prioritaire de garder les enfants du pays sur le territoire en proposant une offre de logement adaptée et de qualité. C’est ici que débute la définition d’une urbanisation soutenable dont l’objectif est de tendre vers un équilibre entre qualité de vivre et économie des ressources du territoire. Grâce à notre analyse du territoire, nous avons pu faire émerger l’existence d’un socle urbain solide et où les qualités d’habiter ne sont plus à nier. Notre rôle ici est de retranscrire et de rendre tangible ces qualités identifiées; ce que nous qualifions de «déjà-là» pour envisager le «futur-là». Car elles sont le point de départ d’un désir commun de dessiner «ensemble» l’habitat de demain sur la commune de Lège-Cap-Ferret.

Illustrations : Marjorie Peignard