L’ilôt DFau 3 du secteur Garonne Eiffel occupe une place singulière ; à la charnière entre le gymnase Promis et sa plaine sportive, le tissu d’échoppes du quartier de la Bastide et la très forte densité du quartier à venir.
Cette densité induite par le programme nous amène à créer des morphologies bâtis dont le principe constitutif est le même pour les trois volumes :
– un rez-de-chaussée de grande hauteur créé le socle du bâtiment et son rapport au sol. La trame de poteaux contribue à marquer les seuils, et leur massivité renforce son ancrage.
– deux niveaux intermédiaires (R+1 / R+2) sont bâtis sur l’ensemble de l’emprise des blocs et accueillent majoritairement les petites typologies. Les prospects sont réduits sur ces étages, mais tout de même supérieurs ou égaux à 12m. Cette hauteur tenue de R+2 est préservée sur une majorité du linéaire sur la sente pour à la fois permettre au soleil de bien pénétrer la parcelle et d’offrir des gabarits à échelle humaine sur la sente, s’opposant au R+8 de la parcelle au sud de la sente.
– Les R+3 et R+4 constituent quand à eux une continuité trés claire sur la rue Dunant avant d’offrir un recul franc au dessus.
– Enfin les émergence, fines, des bâtiments lames s’élancent jusqu’au R+8. Leur finesse permet une bien meilleure gestion des vis à vis, des appartements 100% traversants et une optimisation de l’ensoleillement des autres façades
Au rez de chaussée, la continuité d’espace public générée par les percées transversales est renforcée par la mise en place d’un axe longitudinal au cœur de l’îlot. Le plan de rez-de-chaussée génère donc six blocs de programme occupant les extrémités de chacun des bâtis d’habitation. Autonomes mais pas sans rapports, ils sont organisés de manière à ce que :
– Les commerces nécessitant pignon sur rue soient orientés vers l’espace public le plus fréquenté à la circulation dense : la rue Dunant.
– Les locaux communs d’animation et de la crèche soient ouverts vers un espace public plus calme, à la circulation douce et au meilleur éclairement : la sente paysagère.
– Les halls d’accès, locaux vélos et locaux techniques soient positionnés au cœur de l’îlot, dans un souci de privacité et d’intimité.
Les entrées des immeubles sont toutes traversantes, et les points d’accès au socle peuvent être hiérarchisés permettant la libre circulation autour d’espaces considérés comme publics.
Dans les étages, plusieurs terrasses accessibles sont développées. Pour chacune, une orientation, un étage, et des dimensions différentes, ainsi qu’une thématique, et une ambiance particulière (la terrasse détente, la terrasse conviviale, la terrasse comestible, la terrasse sauvage, la terrasse sportive)
Les espaces de pleine terre de part et d’autre de l’ilot permettent de planter des arbres de grand développement et de créer une lisière végétale au projet. Ces îlots sont aménagés comme un milieu distinct, inspiré de l’écosystème forestier, et s’offrent comme un îlot de fraîcheur en ville, un écrin de verdure qui s’inspire d’écosystèmes de références attribués aux
espaces en fonction de leur conditions d’ensoleillement, de hauteur, de leurs usages et ou de leur support. La multiplicité des typologies végétales – strates herbacées, arbustives ou arborées – crée des ambiances variées et génère de la biodiversité sur la base de groupements végétaux prédéfinis et endogènes.
Images : Lotoarchilab
Dessins : Matthieu Bergeret