CAPBRETON : UNE VILLE À PLUSIEURS POLARITÉS

La vue n’est pas anodine, même plutôt singulière : en face, les blockhaus pourraient être assimilés à des rochers cubistes, les plagistes, les surfers, les dunes et derrière nous la ville, les maisons, la forêt des landes. La plage est un pont entre océan et urbanité. C’est également pour cela qu’elle est un lieu de confluence à part entière avec ses paradoxes. Capbreton est un lieu urbain inséré dans un milieu naturel. Au delà de la position du trait de côte le long du littoral, la question de l’édification se pose dès lors que nous nous situons sur des sites à la fois fragiles et d’exceptions.

PRENDRE POSITION

Le cahier des prescriptions architecturales des cabanes de plages n’est pas uniquement là pour créer un cadre réglementaire et technique mais également proposer une nouvelle attitude sur l’édification, requestionner l’acte de bâtir sur un site fragile, requestionner l’ancrage à un sol qui ne nous appartient pas, requestionner la réversibilité sur un site naturel imprévisible. La nouvelle charte ne tourne pas dos à l’urbanisation mais interroge une possibilité de construire sans détériorer en se tournant vers la mer, les dunes et les montagnes. Avant de prescrire des règles, des cadres il faut pouvoir saisir la démarche générale qui est celle d’emprunter un site que l’on devra rendre tôt ou tard.

« L’homme ici ne saurait ignorer qu’il bâtit sur le sable; si son oeuvre demeure sommaire, c’est qu’il a la sagesse de craindre qu’elle disparaisse emportée comme les châteaux des enfants que la plage édifient. »
Roger Denux, Les Primaires-Revue des éducateurs, 1921, Capbreton, le passé recomposé