Perspectives : Lotoarchilab

Etat des lieux

Le centre UCPA de Lacanau présente des qualités exceptionnelles mais aussi certains dysfonctionnements. L’endroit est singulier à bien des égards : lieu sportif au cœur d’une zone naturelle autour du lac du Moutchic et de l’océan ; lieu de loisir, de détente dans un cadre paysager de grande qualité. Notre première attention se portera sur la valorisation de la dimension naturelle du lieu.

Vivre le site de Lacanau c’est profiter d’une canopée de pins avec les verticales de ses troncs, ses aiguilles odorantes en toutes saisons, ses ombres et son atmosphère bienfaitrice. Le sol, principalement sableux, est recouvert d’un tapis d’aiguilles qui permet une bonne infiltration des eaux de pluies tout au long de l’année. Le site se parcourt, par des cheminements en enrobé qui déambulent entre les troncs. Le cœur même du site, autour du boulodrome, est un bois. Le seul endroit ou le paysage est mis à distance sont les 9 courts de tennis. L’accès aux logements se fait principalement par les façades ou via des coursives. Le rapport au paysage est omniprésent. Les installations accusent le poids des années. La mue du site à la fois technique, fonctionnelle mais aussi en terme d’image et d’ambiance nous est confiée. Le village se se renouvelle pour répondre aux nouveaux standards de l’UCPA et renforcer son attractivité.

Initialement prévu pour un accueil d’environ 210 lits en période estivale, le village doit aujourd’hui augmenter sa capacité d’accueil, et conforter son offre festive et sportive. Cela implique de proposer aujourd’hui de nouvelles offres d’activité et élargir l’amplitude saisonnière : du printemps à l’automne. Cet enjeu nécessite une reconfiguration fine des lieux ainsi qu’une mise aux normes et réglementations actuelles pour pouvoir accueillir l’augmentation d’activité à diverses saisons sans dénaturer le site.  Après presque 33 ans d’utilisation (depuis 1988), il apparaît très clairement ce que sont les points forts et les limites de l’architecture et de l’organisation spatiale actuelle.

Une architecture singulière


L’architecture du site est très expressive. Elle présente principalement des éléments maçonnés et des matériaux à la présence forte en façade : briques, briques creuses faisant garde-corps, bandeau de béton et gouttières surdimensionnées en béton armée. Nous nous attellons à apaiser cette expression au profit d’un dialogue avec le paysage. Les éléments abîmés ou présentant une trop grande vétusté, comme les garde-corps, font l’objet d’un remplacement qui participe à la revalorisation des façades.

Composer avec l’existant
Une stratégie de réorganisation des espaces est mis en œuvre afin d’affirmer l’identité du village, hiérarchiser les flux et implanter en douceur les extensions nécessaires au programme. Notre projet s’inscrit dans une démarche environnementale globale et a pour objectif de créer des espaces à la fois confortables et sains pour les occupants, mais également sobres énergétiquement et aux impacts limités sur l’environnement. Pour se faire, le projet s’intègre dans un site dont nous avons analysé précisément les atouts et les contraintes. Le traitement architectural proposé cherche à réinterpréter les maisons landaises à travers de grande toiture en tuile, la conservation de la maçonnerie existante et la création d’auvent en charpente bois en prolongement des toitures.

La conception architecturale prend en compte une facilitation des connexions entre les différentes entités du programme. Ces connexions à la fois visuelles et physiques sont porteuses d’une qualité de vie au sein de l’édifice. Le rez de-chaussée de espaces de vie peut largement s’ouvrir sur l’extérieur. La continuité entre intérieur et extérieur est l’un des principe ayant guidé le plan de l’édifice. L’architecture que nous proposons engage un dialogue avec le paysage que forme la pinède. Les verticales qu’impliquent ces longs troncs d’arbres communiquent avec les façades rythmées structurellement par des poteaux en bois. L’utilisation du savoir-faire local du bardage bois à couvre-joint, ou bardage landais, fait écho au souhait d’intégration du bâti dans son milieu. De larges circulations couvertes par des débords de toiture viennent ensuite permettre une fluidité totale du mobilier et personnes à travers l’ensemble du bâtiment. Cette continuité offre une grande flexibilité des nouveaux espaces sur le site. Parfois espace de concert, la seconde cour peut se transformer en un lieu d’activités extérieurs à l’écart du bruit de la place. De la même manière, le cœur central peut être utilisé comme une grande terrasse de restauration le temps du repas pour devenir un lieu festif en liaison avec le bar plus tard dans la journée.