La ville d’Ambarès et Aquitanis ont lancé en avril 2019 l’appel d’offre pour le dialogue compétitif destiné à concevoir et construire le dernier îlot de la ZAC Centre ville d’Ambarés : l’ilot D.
Cet îlot est un enjeu important pour la Ville puisqu’en second rideau du centre, il ambitionne de faire la couture avec la foret d’aulnes qui compose la vallée de Guâ. C’est le chaînon manquant entre Ville et Nature. La programmation initiale proposée s’articule autour de 110 logements en accession libres et 50 logements sociaux.
Un des éléments qui caractérise et enrichit le centre d’Ambarès est le contraste entre la densité de pierre homogène et principalement en R+1 avec l’émergence de formes spécifiques et singulières.
Ces formes urbaines pour les plus importantes font figure de repères comme le clocher de l’église à l’est de la commune ou bien la cheminée de briques à l’ouest aux abords du site. D’autres, comme les anciens pigeonniers, les tourelles des bâtiments publics ou bien encore des constructions remarquables comme celle du Cercle National constituent autant de « singularités » dans le paysage urbain. Elles donnent du relief et du rythme dans ce tissu urbain homogène. Elles sont des témoins de l’histoire d’Ambarès dont elle participe à affirmer l’identité.
La ville d’Ambares se structure sur d’anciennes parcelles agricoles dont le dessin se trouve ça et là au détours de batisses. Mais l’élément le plus marquant est la persistance de murets ou de murs aux matérialités différentes qui accompagnent les vides que peuvent être des chemins, des allées, ou des jardins. Le passé agricole émerge de l’analyse foncière du site étudié. De longues parcelles fines et descendantes dans le sens de l’écoulement des pluies, c’est à dire vers la foret du Guâ.
L’évolution des strates végétales, minérales et humides sur l’axe Nord / Sud nous a permis de lire le site suivant trois strates majeures qui deviendront constitutives de la Grille Urbaine :
– Une strate minérale se raccordant à la ville : l’eau est peu présente voire invisible (en souterrain).
– Une strate de transition, plus végétale qui annonce l’imbrication de la nature dans la ville.
– Une strate arborée, plus naturelle et s’ouvrant sur le parc du Guâ. Les crastes et noues existantes seront renforcées et maîtrisées, les grands arbres majestueux seront conservés et mis en valeurs et de grands espaces verts ouverts permettrons d’ouvrir la perspective sur le parc du Guâ.
Enfin, outre les questions d’épannelage, ou encore d’orientation des bâtis, une des données importante pour nous dans ce projet est le traitement architectural des matériaux qui nous permet d’ancrer au sol et d’élever vers le ciel la logique de strates.
En effet, nous proposons un traitement des matériaux propre à chaque étage des constructions afin de préserver cette échelle humaine de l’étage quelque soit la hauteur du bâti. Deux approches se
complémentent ensuite : les rez de chaussés sont systématiquement enduit à la chaux blanche afin d’assurer une continuité avec le bâti ambarésien après lequel notre projet se développe. Lorsque les bâtis ne s’élèvent pas plus que le R+1, ils restent enduits. Dès lors qu’ils s’élèvent au delà, des matériaux autres apparaissent, cela peut être le bois mais aussi pourquoi ne pas envisager de la terre cuite émaillée. Ces matériaux bois ou terre cuite jouent aussi une transition vers le ciel par un travail attentionné de leur calepinage, s’affinant de plus en plus que les étages s’élèvent vers le ciel.